Le planté de bâton
"Le planté de bâton" n'est qu'un clin d'oeil au film de Patrice Leconte les bronzés font du ski. La technique de marche nordique ne se résume pas seulement au planté justement mais implique l'ensemble du corps (plus de 80 % des muscles sont activés), sollicitant les articulations des membres inférérieurs en amplitude et demandant une activité importante des membres supérieurs contrairement à la marche classique ou à la randonnée avec bâtons.
Les bienfaits de la marche nordique découle de la technique, son analyse permet de comprendre ses intérêts.
Il est important de noter qu'en marche nordique nous devons gérer, coordonner nos quatres membres en même temps et qu'ils participent tous les quatres à l'avancée du marcheur. C'est un retour à la quadrupédie. Comparativement à la marche classique, la marche nordique permet donc de développer avantageusement la conscience corporelle du pratiquant. Ceci se faisant inéluctablement par la stimulation de nouveaux neurones.
La marche nordique est une marche dynamique où membre supérieur et inférieur participent activement et en alternance à la propulsion du marcheur. Afin de proposer une poussée optimale sur les bâtons, ces derniers doivent être inclinés entre 45° et 60° par rapport au sol et se placer en arrière par rapport au marcheur, la pointe du bâton se plantant sur la même ligne que le talon du membre inférieur opposé. Ainsi le marcheur nordique déploie par son membre supérieur et son tronc, et par l'intermédiaire du bâton, une force à deux composantes, une permettant la propulsion, l'autre favorisant l'ascension (ou l'autograndissement). C'est le placement exacte du bâton qui autorise cette efficience de poussée. La force de propulsion sert la performance, la force d'ascension sert l'aspect bienfaisant de la pratique en s'opposant aux forces gravitaires qui s'appliquent sur le marcheur.
Une autre force antigravitaire est générée par cette technique. C'est une force ascensionnelle résultant de l'activation de chaînes musculaires spiralées. Là aussi selon la qualité de la technique, cette force sera plus ou moins importante. L'élément important est ici la position du coude lors du mouvement. S'il reste plié entre 30° et 90°quand le membre supérieur se porte en arrière (ce qui est souvent observé chez les pratiquants autodidactes), l'épaule limitera l'amplitude d'extension du bras ce qui aura pour effet d'empécher l'activation des muscles du tronc et donc de la chaîne musculaire spiralée dans son entièreté. De même le serrage de la poignée du bâton lors de cette phase limitera l'amplitude du mouvement. On préfèrera donc un coude avec une flexion inférieur à 30° lors du recul du bras et un coude tendu lors de la poussée ainsi qu'une main ouverte libérant son bâton vers l'arrière.
Ces forces antigravitaires ont pour effet de soulager les articulations des membres inférieurs (jusqu'à moins 30% du poids du corps) et de la colonne vertébrale. La technique en portant les bras bien en arrière du plan du corps, favorise également le redressement postural. Ceci est d'autant plus intéressant chez les sujets sédentaires trop souvent contraint par la position assise leurs conférant une posture en enroulement des épaules et cyphose vertébrale.
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La marche nordique est une activité à intensité modéré ce qui signifie que sa FC moyenne est située entre 40 et 60% de la FC max. Cela correspond à la filière énergétique qui permet de puiser dans les graisses et est donc favorable à la perte de poids; et favorisant la régulation métabolique des sucres (prévention du diabète).
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Des données récentes en neuroscience concernant la maladie d’Alzheimer nous aide à comprendre comment les Activités Physiques et Sportives (APS) peuvent aider à prévenir ce type de maladie. Chaque jour notre organisme fabrique 1000 nouvelles cellules neuronales qui ont besoin pour arriver à maturité de deux éléments:
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être stimulé: intéraction sociale; échanges d’idées, participer à une réflexion, par la mémoire des prénoms,la mémoire corporelle et proprioceptive;
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bain physiologique riche en O2.
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La MN remplie ces conditions, la stimulation neuronale est multiple, sur le plan social bien sûr (évitant l’isolement), sur le plan de la mémoire pour l’apprentissage des prénoms, des exercices, du geste spécifique. A ce sujet d’ailleurs, la MN est d’autant plus intéressante car elle demande une stimulation synaptique bien plus importante que la marche classique, comme une marche à 4 pattes, la coordination et dissociation des mouvements de chaque membre recrute d’autant plus de neurones et de connexions synaptiques. La MN par son statut d’activité physique modérément intense favorise l’oxygénation cérébrale.